Des souvenirs marquants pour Charles Fecteau
Peu de joueurs de hockey âgés de 15 ans ont eu la chance de représenter le Canada à un tournoi de hockey pour les Sourds en Union Soviétique — un pays qui traversait des troubles politiques et économiques importants avant de devenir la Russie telle qu’on la connaît aujourd’hui. Charles Fecteau fait partie de ces joueurs de hockey, et il garde des souvenirs inoubliables du Tournoi international amical composé de trois pays : le Canada, l’Union Soviétique et la République tchèque.
« C’était la première fois que je jouais sur une patinoire de grandeur olympique et c’est beaucoup plus grand », dit Fecteau. Le défenseur qui a porté le numéro #4 tout au long de sa carrière a dû être accompagné de son père en Union Soviétique en raison de son âge. « À l’époque, ce n’était pas permis de laisser un jeune de 15 ans voyager seul même si j’étais accompagné de l’équipe canadienne. »
Fecteau souligne la présence importante de l’armée et à quel point il a été marqué par les conditions de vie pauvres des Sourds. « Il y avait des Sourds qui venaient nous voir et nous demandaient qu’on leur donne nos vêtements. J’ai presque tout donné mes vêtements à la fin du voyage. »
Malgré les conditions du pays à l’époque, Fecteau a adoré l’expérience de sa première participation à un tournoi international et ça n’allait pas être son dernier.
Grandir avec le hockey
Le natif de Cap-Rouge au Québec a commencé à jouer au hockey avec les entendants à l’âge de quatre ans et ce n’est que vers l’âge de 10 ans qu’il a été introduit au hockey des Sourds. Fecteau a pris part à son premier camp d’entraînement de hockey pour les Sourds en 1983 organisé par la Fédération canadienne de hockey sur glace des Sourds, mais il a continué de jouer avec les entendants. Quelques années plus tard, il a terminé sa carrière avec l’équipe de La Beauce dans la Ligue de hockey Junior AAA du Québec. Par la suite, il s’est concentré à jouer avec les Sourds.
En 1991, l’occasion de représenter le Canada s’est pointée de nouveau. Cette fois-ci, c’était en sol canadien aux Sourdlympiques d’hiver à Banff en Alberta. « Les Sourdlympiques c’était différent parce qu’il y a plusieurs sports et beaucoup plus d’athlètes », explique Fecteau. L’équipe masculine de hockey a débuté une période importante de son histoire à Banff, puisqu’elle allait devenir une des meilleures nations dans le hockey sourd. « Nous n’avons pas cessé de nous améliorer après Banff. On a gagné le bronze chez-nous », dit-il.
Fecteau a fait partie de l’équipe nationale pour les Sourdlympiques de 1995 à Ylläs en Finlande où il remporté la médaille d’argent ainsi qu’en 1999 à Davos en Suisse où il a finalement obtenu l’or.
La vie après le hockey
Titulaire d’un diplôme d’ingénierie à l’École de technologie supérieure à Montréal, Fecteau travaillait au département de Services techniques du Centre universitaire de santé McGill tout en jouant au hockey. Quand le temps est venu de se qualifier pour les Sourdlympiques de 2007 à Salt Lake City, É.-U., Fecteau venait tout juste de devenir père de son premier enfant. « J’avais envie d’y aller, mais ça n’adonnait pas bien avec la naissance de mon premier et c’est correct. C’est la vie. »
Il a initié chacun de ses trois enfants au hockey, mais jamais il a été question de les forcer à jouer. « Je pense que c’est important de laisser les enfants décider ce qu’ils veulent faire », dit-il. Fecteau conseille aux jeunes joueurs Sourds de jouer d’abord pour le plaisir et pour eux-mêmes avant tout.
Après une carrière et une vie de famille bien remplies, Fecteau continue de jouer au hockey pour le plaisir une fois par semaine avec les Sourds.
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